PHILOSOPHIE
« Faire un grand vin, c'est mettre un lieu dans un verre. »
Cultiver la diversitÉ. Prendre le temps de voir ce qui nous entoure. Chaque être évolue dans un milieu qui lui correspond, l’abrite, le nourrit et le fait grandir. L’un des principes fondateurs de la biodynamie est de considérer chaque élément du vivant comme faisant partie d’un tout. Un pied de vigne ne se limite pas à lui seul. Il doit être pensé au sein d’un ensemble : le microbiote du sol, la tutelle du fleuve, le monde animal et la main de l’homme, le paysage alimentaire et le jardin planétaire. Fondamentalement, le vignoble de Château Palmer est un vaste écosystème, une ferme holistique et circulaire, un organisme vivant dont l’essence, la vraie nature, est d’être autonome et équilibré.
INNOVER DANS LE TEMPS. « Le temps n’est pas essentiel. Le temps est tout. » Comme Palmer, le cool jazz de Miles Davis puise sa source dans des racines profondes et anciennes, mais il s’exprime avec la plus grande modernité, par le biais de l’innovation, de l’instinct, repoussant toujours plus loin ses limites pour parvenir à l’expression désirée d’une phrase musicale. Exprimer la vérité d’un grand terroir est un chemin long, qui oblige à avancer l’esprit ouvert, expérimenter, ne pas s’en tenir aux certitudes et aux idées reçues. Le grand vin se mesure à l’épreuve du temps. Les millésimes mythiques de Palmer en sont la preuve. Témoins du passé, ils sont une source d’inspiration pour le futur.
transmettre un lieu. Un lieu et son territoire, un château et son village, cœur battant d’une communauté de vision. Les femmes et les hommes qui accompagnent Château Palmer dans le XXIe siècle font rimer tradition et innovation, s’appuyant sur les derniers progrès en matière d’agronomie et d’œnologie pour mieux appréhender la vie du vignoble et son rôle dans la transmission des nuances du terroir. En privilégiant des pratiques culturales pionnières qui respectent l’équilibre de la nature, ils s’assurent que le domaine continuera à créer, pour les décennies à venir, des vocations puissantes, des vins incarnant un lieu et ses passeurs, et les forces décidément insaisissables qui les unissent.
AU VIGNOBLE
« Les grands terroirs
sont ceux qui regardent
la rivière. »
LE TERROIR. À grands vins, grand terroir. Lieu chargé d’une puissante énergie, le Plateau des Brauzes, première terrasse de graves charriés par la Garonne à la faveur de deux périodes glaciaires, dégage tout à la fois une vibrante dynamique et une grande sérénité. Marcher dans ces rangs de vignes, c’est prendre conscience de la convergence de circonstances ayant donné vie à ce terroir béni, véritable mosaïque de sols regardant l’estuaire de la Gironde. Depuis quatre siècles, génération après génération, les équipes de Château Palmer ont consacré leur talent, leur intelligence et leur savoir-faire à une quête passionnée : saisir les subtilités de ce terroir exigeant et légendaire.
LES GRAVES. Sous nos pieds par milliers, les graves, un ensemble de pierres précieuses aux noms improbables – lydiennes, quartzites, calcédoines –, héritage de l’ère quaternaire, donnent le tempo. Il y a plus d'un million d'années, la Garonne les a déposées là, en terrasses, sur les rives de l’estuaire, dans un geste de la nature génial et impromptu. Leurs actions fascinent depuis. Dans ces sols lessivés et pauvres de fait en matières organiques, elles n’autorisent pas la vigne à pousser fort, à multiplier rameaux et feuilles. En couches successives, elles assurent un parfait drainage et restituent la chaleur emmagasinée. Avec à la clef, la production d’un raisin de grande qualité.
LES CÉPAGES. Pour exprimer son terroir, le domaine compose avec une grammaire en trois piliers : le cabernet sauvignon et le merlot à part égale, complétés par une touche de petit verdot. Un encépagement singulier pour la région, dont le corps et le cœur sont constitués de vieux merlots plantés dans les années 1930 sur de grands terroirs à cabernet. Cépage précoce, le merlot confère de la générosité, de la souplesse et signe le velours unique des vins de Château Palmer. Fait d'un bois dur, le cabernet donne à Château Palmer sa puissance contenue et la richesse de sa matière. Longtemps indompté, le petit verdot finit l’assemblage, en lui apportant cette touche d’épice nécessaire.
AU CHAI
« Un grand vin repose sur une multitude de petits détails. »
LE CUVIER. Sous des lumières tamisées et une imposante charpente de bois, le cuvier marque l’aboutissement des quatre saisons de la vigne. Lieu de ce passage de témoin, il accueille les raisins fraîchement vendangés dans des cuves tronconiques d'une contenance de 89 à 195 hectolitres où ils débuteront leur fermentation. 54 cuves thermorégulées pour un travail parcellaire, voire même intra-parcellaire, des plus pointus. À la clef, l’expression exacte de la typicité de chaque terroir, et le moins d’intervention possible. Dans la foulée de pratiques culturales soulignant encore davantage l’identité de chaque parcelle, ces installations techniques ont permis à Château Palmer d’atteindre un niveau de précision sans précédent.
LE CUVIER EXPÉRIMENTAL. À Château Palmer, la remise en cause des pratiques fait loi. L’esprit pionnier du domaine, respectueux du passé mais résolument tourné vers l’avenir, désireux d’expérimenter, d’améliorer, de comprendre, trouve sa quintessence dans le cuvier expérimental de Château Palmer. Un lieu unique en son genre, où un laboratoire et neuf micro-cuves cuves foisonnent d’essais permanents. Les recherches menées ici ont, par exemple, permis de réduire l’utilisation du soufre de moitié lors des vinifications par l’élaboration de pieds de cuve en propre. Avec une même ambition : utiliser tous les outils et les connaissances à disposition pour préserver l’expression du terroir en évitant soigneusement les artifices.
L'élevage en deux temps. Si le cuvier est le lieu de naissance du vin, le chai abrite ses années de jeunesse. Ici, aux « Jasmins » comme dans la pénombre de l’historique chai des « Marronniers », règne un silence monacal. Celui qu’impose le temps pour faire son œuvre. En l’occurrence vingt à vingt-deux mois d’élevage, d’abord en barriques de 225 litres – du bois neuf pour moins de la moitié d’entre elles, le respect du vin en ligne de mire… – puis en foudres de 30 hectolitres qui viendront patiner le vin dans sa seconde année. Dans le clair-obscur, le vin traverse ainsi le temps, sans se presser ; il franchit les stades immuables de l’élevage jusqu’à la mise en bouteille. Là, il peut enfin faire son entrée dans le monde.
héritage
« transmettre à la prochaine génération
en pleine santé. »
CHARLES PALMER. En 1814, le Lieutenant-Colonel Charles Palmer fait parler de lui. Ses conquêtes, tant militaires que féminines, précèdent ce futur Major Général de l’armée britannique et aide de camp du Prince régent, le futur roi George IV. Madame Marie Brunet de Ferrière, veuve de Gascq, n’y résiste pas. Lors d'un long voyage de Bordeaux à Paris, assise à ses côtés, la jeune veuve lui vend en une journée la propriété viticole médocaine dont elle vient d’hériter. Sans même l’avoir visité, ce fils de brasseur de Bath devient propriétaire du domaine de Gascq, réputé pour la qualité de ses vins depuis le début du XVIIIe. En près de 30 ans, le gentleman s’emploie à l’agrandir, à le moderniser et à lui donner un style intemporel.
LES frères pereire. Au milieu du XIXe siècle à Paris, Émile et Isaac Pereire sont de toutes les affaires. Chemins de fer, immobilier, banque… Les industries de pointe portent leur sceau. Pourtant, ces fils d’immigrés, élevés à Bordeaux, rêvent de grandeur sur leurs terres de cœur. En 1853, ils font l’acquisition du domaine, l’organisent autour d’un château néo-Renaissance et donnent vie au fameux « village ». Malgré l’oïdium, le phylloxera et le mildiou, qui sévissent à la fin du XIXe siècle, malgré les horreurs de la Grande Guerre, les frères Pereire n’auront de cesse de développer Château Palmer, posant, avec rigueur et passion, les jalons qui permettront de l’inscrire dans son temps. Et dans le célèbre classement de 1855.
Aujourd'hui. Depuis 1938, Château Palmer se distingue parmi les plus grands crus bordelais. En moins d’un siècle, quatre dynasties d’abord, puis deux d’entre elles, conduisent le domaine vers la reconnaissance. D’un côté, la famille Mähler-Besse, originaire des Pays-Bas, qui s’est imposée dans le commerce du textile et le négoce des vins. De l’autre, la famille Sichel, spécialisée en Angleterre, France et Allemagne dans la distribution de grands crus. Ensemble, leurs descendants reconstruisent le vignoble après-guerre, signent plusieurs millésimes d’exception, dont un légendaire 1961, avant de confier en 2004 à Thomas Duroux la direction de Château Palmer et de continuer à faire évoluer le domaine dans un esprit plus responsable, attentif au monde qui l’entoure.